Jour de course
Je passe ma matinée à manger (véridique !), à boire et à regarder la météo sur tous les sites possibles. L’heure est grave ils annoncent orage, averses et rafales à 50km/h et vu ce qu’on s’est pris la veille je n’aimerais pas avoir à pédaler dans la tempête…
Je prépare mes affaires en oubliant pas de prévoir des serviettes, vêtements de pluie, vêtements de rechange et sacs plastiques. Il fait beau mais comme il y a du vent je me dis que les nuages peuvent vite arriver.
Je mange à 11h30 des spaghettis bolognaise, j’ai pas vraiment faim mais il va me falloir de l’énergie ! J’avoue ne pas trop savoir comment appréhender ce départ à 14h00, je suis un peu perturbée. Je préfère les départs tôt au moins j’évite de me poser 36000 questions !
13h00 – Mon frère me dépose à l’épreuve,
Je retire mon dossard, ils nous offrent un joli bonnet et une serviette (une de plus !). En attendant l’ouverture de l’aire de transition je prends mon vélo pour dérouler les jambes et voir les premiers mètres du parcours. Je comprends vite la difficulté qui va m’attendre : vent de dos à l’aller, vent de face au retour, on y échappera pas ! Au moins je suis avertie.
13h30 – L’air de transition est ouverte
Je compte le nombre de femmes, j’ai l’impression d’être seule parmi tous ces hommes. Je cherche des « touristes » qui auraient un vélo bas de gamme ou pas de trifonction, je n’en vois pas. Il n’y a pas de place pour les rigolos, la plupart sont en club, je ne croise qu’un seul fou furieux en VTC (il ne finira malheureusement pas la partie vélo)
Ma famille me rejoint, je suis tellement contente qu’ils soient là. Je commence à en avoir marre d’attendre j’ai envie d’y aller ! Je prends soin de bien préparer mes affaires et surtout de les protéger dans des sacs plastiques, si il pleut sur le vélo au moins je pourrai enfiler des baskets sèches. Je discute avec mes voisins, ils ont les mêmes réflexes que moi, on se prépare à l’orage.
Je commence à enfiler ma combi en ayant pris soin d’appliquer la vaseline, j’assiste au brief, nous sommes 13 femmes sur 187 participants. Je n’en reviens pas.
Partie 1 natation – 1500m
Les femmes partent avant, je me dirige vers la rivière, j’entre dedans.
La bonne nouvelle c’est que l’eau est bonne, la mauvaise nouvelle c’est qu’il fait tellement chaud à l’extérieur que la différence me saisit, j’ai du mal à respirer pour rejoindre le départ.
Je ne comprends pas, je n’ai jamais ressenti ça sur les autres triathlons. Heureusement on part sous le pont donc on nage quelques mètres. Je m’oblige à mettre la tête sous l’eau pour habituer mon corps à la température. On se place sous le pont, pas de décompte le tir est lancé ça part à toute vitesse.
J’essaye de suivre pour profiter du mouvement mais je me retrouve en chasse-patate entre les premières et les dernières, à lutter pour atteindre la première bouée à 350m!
Ensuite demi-tour, ça va passer easy on est dans le courant mais que nenni ! Les hommes arrivent comme des bourrins face à moi avec les bateaux et les kayaks , je me prends toutes les vagues dans la tronche. J’hésite à lever la main
« youhou les gars je suis là !»
Mais pas besoin un bénévole arrive avec son bateau pour me « couvrir », mon sauveur ! J’hésite à m’accrocher discretos mais y a quand même beaucoup de spectateurs finalement ça me remet droit dans le bon chemin, je peux enfin me poser sur ma nage et arrêter de lever la tête dans tous les sens. J’arrive à la seconde bouée, je repars plus motivée que jaja mais bim le courant me remet à ma place « Tu la vois l’arrivée? Tu verras elle va te paraître bien loooooin » c’est reparti pour un duel, des hommes me doublent. Je profite des derniers mètres pour me concentrer sur ma T1, je remue les jambes pour bien les réveiller et faire circuler le sang ! 36min à la montre (plus jamais en rivière !) va falloir rattraper ça à la transition où j’effectue mon meilleur retirage de combi de tous les temps en 2min !
Partie 2 vélo – 40 km avec près de 400 D+
Vent de dos sur les 1ers km, on se sent tous pousser des ailes sur la 1ere boucle
Sauf que les ronds-points à pleine balle c’est pas la meilleure des idées ! J’entends une chute derrière moi, ça calme tout le monde … les 8 premiers km défilent sans problème, le parcours est super agréable! Je commence à m’alimenter en prévision des 400m de D+ qui m’attendent.
Finalement je suis agréablement surprise les bosses sont sympas, seul bémol la route n’est pas vraiment lisse, ça accroche! Par contre je me régale dans les descentes, des virages à gogo que du bonheur vient le retour et le vent de face… Je m’attrape un gros coup de chaud, je suis obligée d’appuyer même en descente, j’arrive sur la route que je connais, j’entends ma famille au loin qui crient, c’est incroyable,
« je leur crie qu’ils sont dingues j’ai le smile comme jamais et je me marre sur mon vélo tellement je suis heureuse d’être là. »
Je repars pour le dernier tour! Je profite de chaque instant je me sens vraiment bien, l’ambiance est incroyablement bonne on s’encourage dans les montées les bénévoles nous applaudissent, c’est beau ! J’ouvre mon paquet de gommes énergisantes et là… le drame! Je me retrouve avec un gros chewing-gum rose tout mou entre les doigts ça colle de partout impossible de les manger je me rabat sur un gel tiède, même l’eau de mes bidons commence à être chaude. Je pense à ma transition, je n’arrête pas de boire et j’ai envie de m’asperger mais pas certaine que mes cheveux apprécient les électrolytes…
C’est reparti pour les bosses et le vent de face, arrivent les derniers km, il faut que je commence à faire tourner les jambes sauf que si j’appuie pas je risque de faire du surplace avec ce vent. Je retrouve de nouveau ma famille, ma mère me crie « le dossard devant », je me marre on dirait bien qu’elle y prend goût ! Je boucle le vélo en 1h27 avec encore de l’énergie !
Partie 3 – Course à pied 9,6km
Je me lance sur les 2 boucles! Je comprends vite que mon pire ennemi va être le soleil, il fait 28ºC. Je croise ceux qui entament leur seconde boucle, certains ont mis le clignotant : crampes, vomissements… On ne s’était clairement pas préparé à ce temps…
J’oublie tout ce que je m’étais dit, je ne veux surtout pas faire d’insolation, je veux finir ce 10km en courant.
J’essaye de jouer à cache-cache avec le soleil en privilégiant l’ombre,, arrive la petite bosse qui me rappelle que j’ai roulé avant 🤭 heureusement on a le ravito pas le choix je m’arrête pour boire et pour m’asperger. J’ai l’impression que mon sang ne circule plus et décide de prendre de la hauteur dans mes joues, je ralentis pour me caler sur le rythme d’autres coureurs.
Je finis la 1ère boucle, je retrouve ma famille et là incroyable ma maman se met à courir quelques mètres avec moi, c’est magique. Pour une fois pendant la course, j’oublie le chrono je profite de ce précieux moment, je la remercie et repart pour mon second tour.
Cette fois-ci les jambes commencent à me dire 💩 mais je sens qu’à ce rythme je peux tenir longtemps, je ne subis pas la course en elle-même, je prends juste le soin de m’arrêter boire à chaque ravito, je suis tellement dans mes pensées que le 2eme tour passe tout seul, ma mère m’accompagne de nouveau sur quelques mètres elle a la pêche, j’adore la voir comme ça, j’accélère jusqu’à franchir cette ligne d’arrivée en 54min, je m’élance dans les bras de ma famille. J’entends ma mère émue
« Oh bravo ma lolo »
Ils ont l’air si fier que j’en oublie tout ce que je viens d’endurer, j’ai la plus belle des récompenses 💛
Un super triathlon que je recommande ! On ne voit pas le temps passé tellement l’ambiance est incroyable et je n’ai jamais vu autant de personnes pour encourager!
Plus d’infos : site internet du triathlon de Laval