Il est 13h, je suis bien arrivée à Nice et demain je m’apprête à prendre le départ de ma première cyclosportive mais je ne le ferai pas seule…
J’ai décidé de partager cette cyclo en montant une équipe avec Elles font du vélo.

L’objectif ?
Regrouper et motiver des femmes à se lancer sur ce type d’événement !
Une fois au village de Paris Nice, je retrouve plusieurs têtes que je connais, que c’est chouette d’être entourée de passionnés ! On fait le tour des stands, on récupère notre dossard et on se rend au stand Culture Vélo Nice, le partenaire de notre team qui nous ont fourni pour l’occasion des bidons et qui assureront l’assistance de nos vélos si besoin.
Je rencontre une partie des femmes qui se joindront à moi pour le départ demain, quel plaisir de rencontrer ces personnes dans la vraie vie !

Je suis contente d’être là et les rencontrer me rassure un peu, j’ai vraiment hâte de prendre le départ de cette cyclo mais en réalité j’ai peur de ne pas arriver au bout, je suis en pleine prepa marathon et j’avoue que j’ai un peu délaissé le vélo par la force des choses et puis le parcours de demain est quand même assez costaud :
Paris Nice Challenge : c’est 109 km avec 1860 de D+
On verra bien demain !
Jour J – le soleil est au rendez-vous !

Les départs se font par groupe toutes les 2-3 min, on s’élance toutes ensemble sur la promenade des anglais, il fait ultra beau, une belle journée nous attend !

On fait les premiers km et bien vite on est arrêté par les feux rouges, la circulation n’étant pas bloquée. Je comprends vite que ce n’est pas une cyclo pour la perf, et vu mon état de forme actuel en vélo ça ne me gêne pas, par contre je comprends aussi que ça va être compliqué de rouler en groupe. Les feux nous arrêtent et nous divisent. A plusieurs reprises nous ralentissons pour récupérer les filles de derrière qui ont dû s’arrêter au feu, ça nous permet au moins de ne pas partir trop vite.
A partir du 10ème km nous sommes plus tranquille, le parcours est très roulant, malheureusement nous lâchons un groupe et nous nous retrouvons à rouler en tête d’un pack, avec les autres membres de la team « coincées » derrières. J’ai peur que nous perdions beaucoup d’énergie à emmener tout le monde, alors je propose que nous les laissions passer pour pouvoir retrouver les autres EFDV, on ralentit en se mettant sur le côté, mais c’est tout le groupe qui ralentit. Personne ne veut prendre de relais, ça crée un embouteillage qui nous oblige à de nouveau rouler en tête. On essaye de repérer nos autres camarades mais elles sont bloquées loin derrière et n’ont pas de place pour doubler. Pas évident non plus pour nous de manœuvrer avec autant de monde derrière nous, on sait plus trop quoi faire, on est obligé de continuer de rouler en tête.

En échangeant avec d’autres personnes qui nous doublent, certaines nous mettent en garde en nous avertissant que la difficulté sera sur l’avant-dernier, faut qu’on s’économise, je suis pas confiante sur mes capacités à aller au bout, cette saison a été très centrée sur ma prépa-marathon et malgré-moi j’ai dû mettre le vélo de côté, j’ai peur de le payer. A ce moment on se fait doubler par un homme parti seul qui est pratiquement dans notre rythme. On décide de prendre sa roue pour récupérer sur les 5 derniers km de plat, ça fait du bien on avance à bonne allure sans trop forcer, malheureusement on distance le pack et les autres membres de notre team… On les attendra en haut de la première côte !
KM 27 – L’échauffement est terminé !

Nous démarrons la première ascension chacune à notre rythme. Il s’agit de :
la côte de Levens 6,2km à 5,5% qui nous emmène à 477m d’altitude
Pas une grande difficulté, il faut bien gérer son effort. L’ambiance est plutôt bonne dans les cols, on échange quelques mots d’encouragement, c’est bienveillant, on profite tous de cette première côte pour « s’échauffer » et la vue commence à être vraiment chouette. Comme promis, on s’attend en haut, mais comme certaines membres de l’équipe ont faim on décide de se rendre au ravito qui n’est apparemment « pas loin ». On suit un nouveau groupe pour se rendre au ravito, mais la surprise est de taille puisque le ravito est en fait à 15km de là…

KM 43 – Un ravito ça se mérite !
Sans prévenir on e retrouve à grimper la deuxième côte celle de Chateauneuf 5,3km à 4,3%. Celle-ci est un peu moins longue, donc plus facile, il y a une portion chronométrée qui nous motive à nous dépasser. Surtout que la récompense est de taille, un superbe ravito nous attend en haut ! On s’attend en profitant du soleil, des boissons et de la sympathie des bénévoles, c’est vraiment agréable. On fait le plein d’énergie et on repart pour 10km de descente, un bonheur. La vue est superbe, la météo est parfaite même si on prend soin de remettre nos manchettes pour ne pas avoir trop froid en descente.
Km 57 – Le début des hostilités…
On démarre la montée du Col de Calaïson 6.3km avec 4,5% de moyenne, sauf qu’il y a une partie bien plus pourcentée avec le Chemin de la Source 700m à 12% qui pique ! La descente est un régal, on passe dans des tunnels au milieu de la roche, c’est sublime.

On profite de cette partie récupération car on nous a annoncé que la 4èmeascension était le plus costaud…
KM 73
On attaque la Côte de Peille, 6,6km à 6,8% , l’ascension est également chronométrée c’est la plus longue. Les premiers km sont pentus mais faut s’accrocher, mine de rien les cuisses ont déjà bien travaillé ! Étant partie dans les derniers SAS, je remonte beaucoup de cyclistes qui ont déchaussé et qui marchent à côté de leur vélo. Mince alors, j’avais même pas pensé à cette possibilité là ! Je ne succombe pas à la tentation, je mouline et m’accroche ! La côte est longue donc plus vite je vais, plus vite j’arriverai en haut.

Heureusement la seconde partie est plus accessible, je croise certains cyclistes qui crampent, je pense à bien m’hydrater je sais qu’un ravito nous attend en haut donc que je peux vider mes bidons ! Mon maillot Elles font du vélo ne laisse pas indifférent , je suis surprise du nombre de réactions que j’ai des hommes que je double
“Chapeau, Elles font du vélo !”
“Ah oui vous faites pas du vélo pour rigoler ! “
Je suis fière de le porter et de voir qu’il ouvre les discussions !

Arrivés en haut on prend le soin de bien reprendre des forces, il y a tout ce qu’il faut, on rempli nos bidons, on fait le plein de barres de céréales et de TUCS (très important pour le sel !). On échange avec d’autres participants, des Niçois nous rassurent :”maintenant c’est quasiment que de la descente, il y aura juste un mur de 800m au Col de Vence”. Parfait, le plus dur est derrière nous !

C’est donc gaiement que l’on s’attaque à cette nouvelle descente, dans ma tête j’ai enfin l’assurance de me dire que sauf problème technique j’irais au bout.
Km 94
Je me sens encore en forme, c’est très curieux, mais les jambes répondent encore très bien alors je me lâche dans ce début du col d’Eze, c’est le dernier donc autant en profiter ! Au début la pente est faible de quoi nous donner des ailes, on arrive sur des pentes plus costauds, je serra les dents mais ça passe dans ma tête c’est “Victoire ! C’est bon, c’est fait ! “ mais QUE NENNI !

Quelle surprise quand je découvre que le mur dont on me parlait n’était en fait pas ce que je venais de faire mais bien un vrai mur ! Aucune idée du pourcentage, je sais juste que ma montre a plusieurs fois bien failli se mettre en pause automatique tellement j’étais à l’arrêt ! Que j’ai même dû finir à la fin en zigzag… mais quelle fierté d’arriver au bout ! De rester sur son vélo et d’appuyer pour venir à bout de ces quelques mètres. Ca y est on y est, on la fait, il ne nous reste plus qu’à savourer cette descente bien méritée !

KM 96
Les derniers km sont un véritable plaisir, descendre tout ce que nous avons monté à l’aide de nos jambes est un plaisir sans nom, surtout avec ce soleil et ces paysages ! On profite jusqu’au dernier km, celui qui nous fait traverser Nice et prendre conscience de tout ce que nous venons de réaliser !
Les bénévoles que nous croisons nous félicitent, c’est chaleureux, c’est bienveillant et ça fait tellement de bien ! On passe cette ligne d’arrivée, on termine ces 109km et ces 1860m de D+ après avoir passé près de 5h les fesses sur nos vélos et quelle joie !

C’est une cyclo que je ne peux que vous recommander, à 30€ le dossard on est bien loin des prix exorbitants que l’on a l’habitude de payer. Les paysages sont sublimes, l’ambiance est vraiment agréable et l’organisation est aux petits soins malgré la circulation qui n’est pas arrêtée nous n’avons pas été gêné ! A refaire !

Belle expérience de se rencontrer hors réseaux sociaux et de faire tomber le voile (l’écran).
Une très belle cyclo avec un temps parfait, bien dommage que je n’ai pu su en profiter pleinement. Ma fatigue aura eu raison de mes nerfs et mon corps, il faut bien une première lol. Bonne continuation pour ta saison 😉 (je continue mon repos forcé) et qui sait peut être à une prochaine !
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