En participant au Triathlon L de l’Alpe d’Huez avec la team speedo j’ai été interviewée par Triathlète Magazine, retour sur ma course à travers des questions / réponses
1) Contrairement aux autres ambassadeurs, tu participais au format L du Triathlon…Comment s’est passée la course pour toi ?
Depuis que j’ai fait le triathlon M de l’Alpe D’huez l’année dernière je ne rêvais que d’une chose : me confronter à la distance mythique ! La course s’est passée comme je l’espérais, elle m’a faite passer par toutes les émotions. Une bonne dose de stress avant de me jeter à l’eau, beaucoup d’impatience dans le lac en attendant le départ, puis l’euphorie d’un mass start, l’excitation et enfin le calme de nager seule en essayant de s’orienter face à l’immensité de ce lac. Les transitions sont toujours une bonne dose d’adrénaline où j’ai fait le plein d’encouragements pour affronter la partie vélo qui a été un vrai combat avec moi-même. J’ai plusieurs fois eu envie de pleurer de fatigue mais aussi de joie et de fierté. La course à pied a été “plus facile” à vivre, je savais que j’allais aller au bout, j’étais déterminée à finir ce parcours vallonné même si au départ ça n’a pas été évident de trouver ses sensations à 1800m d’altitude. Et puis la ligne d’arrivée… J’avais l’équipe Speedo et des proches de chaque côté pour m’encourager, un moment que je ne risque pas d’oublier !
2) Qu’as-tu pensé de la mythique montée de l’Alpe ? Comment s’est-elle passée après ces nombreux kilomètres effectués plus tôt dans la course ?
C’était la 4ème fois que je montais l’Alpe d’Huez donc l’avantage par rapport aux autres cols du parcours c’est que je le connaissais mais c’était la première fois que je le montais en étant aussi fatiguée. Je savais que les 3 premiers km seraient plus difficiles et qu’il fallait que je m’accroche, mais ce qui était vraiment compliqué mentalement c’était de voir tous ces participants au bord de la route, à l’arrêt, assis par terre ou sur les murets dans les virages. Ils me rappelaient la chaleur et la fatigue alors que j’essayais justement de me concentrer et de ne plus y penser. Heureusement, des personnes étaient là à nous encourager, à nous vider des bouteilles d’eau fraîche sur la tête. Deux kilomètres avant la fin, j’ai failli jeter l’éponge, ça peut paraître absurde quand on sait ce qu’on a déjà fait, mais j’étais vraiment à bout, j’avais ce sentiment de ne plus avancer pourtant je continuais de doubler des participants, mais je ne voyais plus la fin… Jusqu’à ce que j’arrive dans la ville, cet instant magique… J’ai été acclamée comme si j’étais le vainqueur d’une course, des irlandais soulevaient un drapeau sous mon passage et des enfants hurlaient mon prénom. Je pouvais plus retenir mes larmes, j’ai vraiment pris conscience à ce moment que j’arriverai au bout de ce triathlon. Plus je pleurais, plus les gens criaient, j’avais la chair de poule alors qu’il faisait 35°. Le dernier km toutes mes douleurs se sont envolée, je ne sentais plus rien, j’étais dans un autre monde.
3) Tu appréhendais particulièrement la partie cycliste et ses 3200m de dénivelé positif…as-tu été en mesure de t’exprimer comme tu le souhaitais ?
Oui c’était la partie qui me faisait vraiment peur, j’habite en Ile-De-France donc pas facile de s’entraîner pour ce type de triathlons. Heureusement j’ai fait quelques weekends à la montagne mais je n’avais jamais fait une sortie avec autant de D+ ! J’ai passé les deux premiers cols en gestion, c’était pas facile de me faire doubler autant (les femmes partent 15min avant les hommes) mais je n’ai pas regretté ce choix car la chaleur a commencé à faire des dégâts au col d’Ornon où la tendance s’est inversée et je rattrapais peu à peu les participants partient trop vite. Malgré la difficulté du parcours j’ai vraiment pu profiter de chaque instant, j’ai l’avantage de vraiment aimer les descentes donc ça me permettait d’oublier toute la fatigue du col et de refaire le plein d’énergie. Même si la fin a été difficile, je ne me suis jamais arrêtée, j’ai toujours continué d’avancer en tenant mon rythme. L’avantage quand on n’habite pas à la montagne c’est qu’on profite vraiment. J’étais tellement heureuse de pouvoir rouler dans ces paysages que la douleur a mis du temps à remplacer ce plaisir.
4) Au final, quel bilan tires-tu de cette expérience avec la Team Speedo ? Serais-tu prêt à renouveler l’expérience ?
Le triathlon de l’Alpe d’Huez est déjà une aventure folle à vivre, mais la partager avec la Team Speedo a rendu cette expérience vraiment incroyable ! Je n’étais pas rassurée à l’idée de me lancer sur un tel défis et j’ai vraiment pu apprécier l’accompagnement du Coach et tout le soutien de la team. Les jours avant la course, il y a tellement de logistique à gérer, de choses à penser, que c’était agréable de ne pas être seule et de pouvoir compter sur des personnes. Et puis le jour J, les avoir en supporters à mon arrivée du vélo a été une vraie dose d’énergie. J’ai vraiment été ravie de pouvoir leur rendre ça le lendemain en les encourageant sur le format M, pas la meilleure des récupérations pour moi mais bien contente de revivre encore l’adrénaline à travers leur course. J’aime vivre ces moments à fond et je pense que les faire en équipe est la meilleure des manières, je renouvellerai sans hésitation !
5) Quels seront tes objectifs pour cette fin de saison ?
J’ai repris un dossard pour un triathlon en montagnes, celui du Mont Blanc, ce sera un format M donc plus court. Le reste de la saison sera plus calme, avec cette année un marathon et 2 triathlons longue distance mon corps va avoir besoin de repos ! Je reprendrai en novembre une prepa 10km pour travailler la vitesse avant d’attaquer la prochaine saison… !