
Jour J
Après une nuit toujours mouvementée, j’avale mon petit déjeuner et je grimpe sur mon vélo. Il est 7h et je dois aller déposer mes affaires à la T2, qui se situe en haut de l’Alpe d’Huez là où je loge. Je prends soin de tout mettre dans un sac plastique en cas d’orage : baskets, casquette, ravito, bouteille d’eau, chaussettes. Tout y est. C’est maintenant parti pour la descente de l’Alpe D’huez à vélo en passant par Villard reculas. Je l’avais déjà fait l’année dernière donc j’avais bien en tête ce qui m’attendait en guise d’échauffement : 95% de descente et 5% de montée, heureusement Edouard porte mes affaires de natation.

La descente se passe vraiment bien, je suis tout de suite à l’aise, bien réveillée, je profite du moment, c’est un réel plaisir et ça fait partie de l’expérience. On arrive en bas on longe le lac, j’envie un peu les triathlètes qui viennent en voiture, c’est le jeu. On remonte pour redescendre au lac et là… je vois l’air de transition.
Comme une claque soudaine, mon cœur s’emballe et le stress me noue le ventre.
Avant une course je suis rarement stressée car je sais que j’ai les cartes en mains et que je ne peux plus rien changer, mais là de voir tout ce monde, ce lac immense derrière, je prends conscience de ce qui m’attend et je réalise à quel point ce triathlon m’impressionne.

Je dépose mes affaires dans l’air de transition, pas de chance le support pour poser les vélos appuie sur ma patte de dérailleur et me faire dérailler. J’ai un peu du mal à me détendre, heureusement Baptiste et un membre de mon club m’aide à écarter les barres du support pour ne plus qu’elles touchent mon dérailleur. J’espère que ça va tenir ainsi et que je n’aurais pas de mauvaises surprises en sortant de la natation. Je vérifie que je suis bien sur le petit plateau vu la bosse qui m’attend à la sortie et je sors retrouver les copains. Ca me fait du bien qu’ils soient là, je prends vraiment conscience que c’est le jour J et je ne peux pas empêcher les larmes de monter.

C’est la joie, j’attends ce jour depuis des mois et j’y suis.
J’écoute les derniers conseils de Julien, le coach Speedo et j’enfile ma combinaison.

Natation – 2200m
L’eau est annoncée à 18,5°C, une très bonne nouvelle qui nous enlève une difficulté puisque sur certaines éditions elle était très froide, la canicule aura au moins cet avantage !

Je relativise et part confiante, la stratégie clair : ne pas trop dépenser d’énergie mais essayer de gagner le plus de temps possible sur la barrière horaire. Et oui pour la première fois sur une course la barrière horaire me fait peur alors chaque minute que je peux gratter en natation est bonne à prendre pour me laisser un peu de souplesse à vélo.

Je salue une dernière fois les copains, en me disant que dans 45min je vais les retrouver. La mise à l’eau est agréable surtout que nous prendrons le départ qu’entre femmes, 15min avant les hommes. Une très bonne initiative de la part de l’organisation. Le départ sera donné dans l’eau, je me rends rapidement compte de la difficulté, il y a cette année qu’une boucle et les 2 seules bouées pour nous guider sont à 1km… L’étendue du lac s’offre à nous et nous sommes toutes dispersées sur la largeur. J’ai des grosses difficultés à nager droit et à m’orienter dans l’eau et comme nous sommes que très peu de femmes au départ, se caler dans un groupe risque d’être compliqué .

Le départ est donné, la machine à laver est lancée, les joies du mass start mais je savais à quoi m’attendre.

J’essaye d’accrocher un groupe mais je me fais vite distancer. Caaaalme, respire. J’essaye de poser ma nager mais impossible, ça remue dans tous les sens, j’ai du mal à sortir la tête de l’eau, je sais pas où je suis. Je continue d’avancer mais je m’épuise à me battre tant pis je laisse filer le groupe.
J’ai alors le sentiment d’être extrêmement seule, je sors enfin la tête de l’eau et je vois des bonnets roses éparpillés PARTOUT, impossible de savoir vraiment si je nage droit.

La bouée est tellement loin, j’essaye de prendre des repères mais impossible de m’orienter je nage pas droit, bon sang ça va être long… Tant pis, j’essaye de me calmer et d’accepter de nager seule, je pense à tous les conseils reçus et j’essaye de m’économiser. Finalement c’est ça l’objectif non ? La couleur de l’eau est belle et les montagnes qui nous entourent rendent vraiment le paysage sympa, j’essaye de profiter de tout ça, c’est aussi pour ça que j’ai choisi ce triathlon. J’arrive à la bouée je retrouve des bonnets roses, quelle joie même leurs coups me font plaisir ! Ca me remotive et ça me redonne du rythme, j’ai de nouveau envie d’avancer ! On va jusqu’à la 2ème et c’est parti pour le demi-tour. Je nage avec une autre femme, ça donne du rythme je savoure enfin mais je me rends vite compte qu’elle ralenti. J’ai pas envie, je suis enfin bien là, je me suis remise en mode « course ». Tant pis je pars toute seule, je m’applique sur ma nage, je sens que j’ai enfin de bonnes sensations ça fait plaisir. Je sais que la femme est dans mes pieds, mais je m’en fous, je ne fais pas cette course contre les autres, je la fais contre moi-même, j’ai beaucoup de choses à me prouver. Je me fais doubler sur le côté par les premiers hommes, j’entends le speaker peu à peu, je vois l’arche, pas de doute je suis bientôt arrivée ! Je sors de l’eau en 47min19, un peu plus long que d’habitude mais je savais que sans repère ça allait être difficile de respecter la distance.

J’ai le sentiment de ne pas y avoir laissé trop d’énergie, donc tant mieux c’est une première étape de validée !
Je cours à la sortie de l’eau pour réactiver mes jambes, tout en restant calme et détendue pour ne pas faire monter trop haut le cardio. J’arrive à mes affaires, je prends pas le temps de me sécher, il commence déjà à faire chaud et je sens que je vais vite sécher… Je remplis mes poches de gels, mon casque, mon dossard, mes chaussures et c’est parti, je boucle la transition en 3min55 ! Les copains sont là à m’encourager ça me fait un bien fou !
Vélo – 120km – 3200m de D+
On part sur une petite patate pour se réveiller et se mettre en jambes pour les 25km de faux plats descendants qui nous attendent. J’ai sur mes prolongateurs un papier avec le descriptif de ce qui m’attend et les différents ravitos. Comme pour chaque triathlon je « divise » mon effort, je ne pars pas pour 120km mais pour 25km de plat. Psychologiquement, c’est mieux. Je connais cette partie, malheureusement comme à chaque fois que j’ai roulé là, on a le vent de face, heureusement j’ai mes prolongateurs. Je suis bien, le paysage défile, les hommes me rattrapent, certains sont même en pack mais je m’en fous, cette course je la fais pour moi, pour ma propre satisfaction. Je commence dès le début à beaucoup m’alimenter et à boire. Il commence déjà à faire très chaud. Edouard me rattrape, il est sur son vélo, il ne fait pas la course mais fera tout le parcours en m’attendant à des points stratégiques, ça me fait du bien. On arrive sur le Col de la Morte 15km à 6,5%, il est ombragé et se monte plutôt bien. Je n’arrête pas de me faire doubler par tous les hommes qui me rattrapent, la plupart m’encouragent mais je suis surprise de les voir aussi essoufflés et transpirants.

Le vélo va être long, je préfère rester en gestion, pas de prise de risque.
Arrivée en haut je retrouve Edouard au ravito, je suis surprise les bénévoles nous obligent à nous arrêter, nous ne pouvons pas prendre les bidons en roulant, moi qui ne voulais pas poser le pied au sol… On doit faire la queue pour remplir nos bidons, mais c’est plus que nécessaire vu la chaleur, je m’en renverse un sur la tête. Je repars sans perdre de temps pour la descente. Un vrai bonheur, j’en profite pour me décontracter et tourner les jambes. Arrive le 2ème col en plein cagnard, il n’y a que 3km mais les pourcentages sont élevés, Edouard me double et m’encourage. Ça pique et je connais pas ce col, je m’asperge régulièrement, la chaleur m’étouffe, il n’y a plus une seule ombre.
J’ai les pieds qui gonflent avec la chaleur je dois desserrer mes chaussures régulièrement.
Je continue de me faire doubler, c’est dur psychologiquement, mais leurs encouragements me font du bien et c’est appréciable de croiser du monde. L’arrivée en haut est une réelle satisfaction et soulagement. Je découvre qu’ il n’y a plus de boisson énergisante, je commence à avoir des doutes sur la suite, il faut à tout prix que je continue de consommer du sucre. Tant pis je dilue du coca dans de l’eau (ceux qui me connaissent savent que je n’aime pas ça, mais j’ai pas le choix, mes gels ne suffiront pas surtout que j’en ai perdu involontairement )
Je profite de la descente, on traverse des paysages sublimes, je me régale, que j’aime rouler ici. Arrive le Col d’Ornon, l’ascension est simple au début mais se complexifie au milieu… On a le vent dans le dos, mais du coup la chaleur est étouffante, il n’y a plus d’air pour faire redescendre la température, c’est d’un seul coup l’hécatombe… J’ai passé toute la première partie du vélo à me faire doubler et là c’est l’inverse.
Des triathlètes s’arrêtent au bord de la route, assis la tête entre les mains, les visages épuisés.
J’ai à chaque fois envie de les encourager, mais je sais que certains le prendraient mal, alors je dis rien, je baisse la tête en essayent d’y faire le moins attention possible pour ne pas me paniquer. Je continue de m’asperger en mangeant mes bretzels, ça me fait du bien d’avoir du sel. Être assis sur la selle devient compliqué, mes cocottes sont tellement chaudes qu’elles me brûlent les mains. Le coca des bidons est tiède, mes gels ont un sale goût. Mais j’ai pas le choix, je repense à mes sorties vélo pendant la canicule, à ces personnes qui m’ont dit que ce n’était pas raisonnable. Je savais que ça ne l’était pas, mais je savais aussi que c’était mieux d’y préparer mon corps à l’entrainement plutôt que de le vivre pour la première fois sur un parcours aussi exigeant. Se lancer ce genre de défis sous la canicule sans avoir préparé son corps, ça ce n’est pas raisonnable. Alors je me répète que mon corps l’a déjà fait, je l’ai habitué et je me sens bien alors je continue. A chaque fois que je croise Édouard ça me fait un bien fou d’entendre ses encouragements. Il me lit parfois les messages que je reçois, j’ai envie de chialer mais j’en ai pas la force et l’eau est bien trop précieuse. Il discute avec un autre participant j’ose leur demander « est-ce qu’il y a d’autres gens derrière? ». Le participant me rit au nez « oh que oui et des centaines ! » il est surpris de ma question mais comprend vite mon inquiétude d’être dernière et de ne pas avoir le temps de finir. Heureusement il me rassure, ça me motive. Allez le dernier km arrive, les derniers mètres, je vois le ravito !
Je retrouve le sourire, Édouard est là à m’attendre, je lui crie que j’en ai fait ¾ ! Punaise !

Aux ravitos je perds pas de temps : je remplis mes bidons, je prends des tucs dans la bouche et je me fais asperger pour me rafraîchir dans la descente ! Beaucoup de cyclistes sont à l’arrêt, je comprends pas pourquoi ils s’arrêtent là alors que la descente est devant nous ? J’ai trop peur de la barrière horaire, alors pas le temps de m’arrêter il faut que je file, ça ira mieux en descendant. La descente est la plus belle des récompenses, pas trop technique elle permet de s’offrir de belles sensations, je m’amuse comme une gamine et j’en oublie tout le reste ! Malheureusement ça ne dure pas longtemps, j’arrive sur le plat, un peu de prolongateur pour me soulager les mains. Edouard me rattrape, j’ose enfin la question
« C’est bon pour la barrière horaire ? » –
« Mais Lorena t’es large, t’as 1h30 d’avance ! ».
Oh punaise, joie ! Mais ne nous enflammons pas il me reste un morceau, et c’est un sacré morceau : l’Alpe D’Huez. On arrive à Bourg d’Oisan, je reremplis mes bidons au ravito, un peu de tucs, dernière ligne et me voila au pied de l’alpe d’huez. J’y suis.
Un mélange d’euphorie, de stress et de fatigue.
Je m’attaque aux 3er km les plus durs, j’ai mal partout, mais je le connais par cœur. Je croise beaucoup de cyclistes au bord de la route, certains vomissent, d’autres marchent à côté de leur vélo, c’est pire que le 30eme km au marathon !
J’apprendrais après que 25% des participants ne verront malheureusement pas la ligne d’arrivée.

De mon côté j’attends qu’une chose : le ravito. L’eau de mes bidons est chaude. Je profite des virages pour manger et mouliner. J’arrive enfin au ravito, je fais la queue pour prendre ma douche, l’eau est froide, j’ai l’impression de revivre !
Entre participants on s’encourage, beaucoup de bienveillance, on en a oublié la compétition, on veut juste aller au bout. Plus on grimpe plus il y a des personnes à nous encourager, à nous asperger ça fait du bien, il fait tellement chaud. J’arrive au 2ème ravito, il me reste plus que 5km, c’est quoi après tout ce que je viens de faire ? Les derniers virages me paraissent une éternité, j’ai mal partout, je trouve plus une position dans laquelle je me sens bien, j’ai envie de m’arrêter sur le côté.
Je m’énerve, j’ai si chaud, j’arrive plus à manger, comment peut-on tout remettre tout en question pour seulement 1km ?
J’ai envie d’abandonner alors que la fin n’a jamais été aussi proche et soudain… et soudain j’arrive au village, des irlandais sont là pour me faire une holà, tout le monde m’applaudit, ils me versent de l’eau, je ne retiens plus mes larmes, je réalise ce que je viens de faire, bordel j’y suis, j’en ai la chair de poule pourtant il fait si chaud, je savoure, je traverse le village, toutes mes douleurs se sont envolées, je suis dans un autre monde, j’oublie tout le négatif et je profite.

Bon sang je profite de tout ça, de ces gens qui m’entourent, qui m’applaudissent comme si j’étais la première femme à arriver en haut !
Edouard qui me dit en rigolant « ah non c’est pas tout de suite qu’il faut pleurer », je passe à côté de la ligne d’arrivée, tous mes doutes se sont envolés, je vais la franchir, j’en suis sûre je vais la franchir, après tout ce que je viens de faire plus rien ne pourra m’en empêcher !
Course à pied – 20km 350m de D+
J’arrive à la transition, les copains sont là à m’encourager, quelle joie ! Je veux desserrer mes chaussures mais je me sens plus trop lucide, tant pis je déclipse le pied gauche en roulant, crampe au mollet, je déclipse le pied droit, crampe à l’autre mollet. Je pose le pied au sol crampe à l’ischios. Mon dieu. Je viens de passer 7h08 sur le vélo et mon corps me le fait payer. Porter par les encouragements je trottine dans l’air de transition, le sang circule les crampes s’estompent. J’abandonne mon vélo, baskets aux pieds et je boucle cette transition éclair en 3min tout rond.
Je connais le parcours c’est le même que sur le M. Le premier km est sympas, des petites relances mais la foule nous encourage alors pas de difficulté. Je trottine derrière un homme qui a un rythme qui me plait bien. Bien trop vite on se retrouve sans la nature, sans personne
Je réalise à ce moment que l’altitude rend ma respiration difficile, c’est bien beau de faire la guignole quand il y a des supporters mais là faut s’accrocher.
Pas de bol ça commence à grimper, je me cale derrière un homme, il fait des petites foulées ça me plait bien, première montée, bam il s’arrête, nooon ! Tant pis je continue, je cours jusqu’au premier ravito, les nuages remplissent le ciel et nous épargnent la chaleur. Je m’asperge quand même d’eau et je prends le temps de boire et de manger. Je m’en veux de ne pas pouvoir le faire en courant mais il faut que je me laisse le temps de m’acclimater. Je repars en courant, on grimpe en direction du Col de Sarennes, c’est un demi-tour et ça fait du bien de croiser d’autres gens. On redescend, direction le ravito, pareil je m’autorise une micro-pause, derrière je dois enchainer avec des lacets qui grimpent. Je croise Edouard toujours là à m’encourager, je commence à monter, les muscles se tétanisent, le cardio grimpe, je décide de marcher quelques mètres.
Je m’en veux car je me dis que si c’est déjà comme ça au premier qu’est-ce que ça va être ensuite ?

Heureusement j’ai les conseils de Max en tête « autorise toi des pauses, c’est normal, il vaut mieux s’arrêter quelques mètres et repartir que courir bêtement jusqu’à l’épuisement et finir un tour en marchant ». Finalement je me surprends à repartir, arrive la dernière partie de la boucle : la descente ! Je déroule, je récupère, le cardio se calme, je me sens de nouveau bien. Je repasse dans le village quelle émotion !
Je récupère mon chouchou, j’ai la pêche allez plus que 2 ! Je repars sur la boucle, j’ai une énergie qui sort de nulle part, je connais le parcours précisement maintenant donc je sais à quoi m’attendre. La difficulté c’est de voir tous ces gens qui marchent, je vois une femme qui dit à son mari qu’elle abandonne. Hors de question que ça m’arrive pas après tout ce que je viens de faire, je retrouve un rythme sympas, je me surprends à ne plus avoir envie de marcher dans les bosses, je m’arrête moins au ravito, j’ai de meilleures sensations. Arrive la descente, j’essaye de me détendre, je profite de l’ambiance à fond et je crie à la bénévole que la prochaine fois que je la vois c’est pour le chouchou rouge ! Je pars sur mon 3ème tour, dans ma tête je me dis que c’est la dernière fois que je fais cette bosse, que je vois ce ravito. J’imagine la ligne d’arrivée, je pense qu’à ça, j’ai hâte d’y retrouver les copains ! Allez Lorena plus vite tu iras, plus tôt ce sera fini ! D’autres participants qui marchent me félicitent, je retrouve une famille qui m’a encouragé tout le long du parcours vélo, les petites filles m’ont reconnu « regarde maman c’est la dame du vélo », je leur souris leur tape dans les mains en les remerciant mille fois pour tous leurs encouragements qui m’ont fait un bien fou elles me répondent en me félicitant « on vous retrouve à la ligne d’arrivée »,
ça me touche, je me dis que c’est complètement fou ce qui m’arrive.
Je grimpe les derniers lacets, plus question de s’arrêter je sais après que ce n’est que de la descente, j’arrive auprès des supporters, j’ai déjà les larmes aux yeux, la bénévole m’attend au loin en me tendant le chouchou rouge, elle sait que c’est mon dernier tour, je souris bêtement j’ai envie de la prendre dans mes bras mais pas question de m’arrêter, je suis à 600m de la ligne d’arrivée, le tapis bleu est sous mes pieds, les copains sont de chaque côté à crier mon nom, des inconnus m’encouragent, et je vois cette ligne, celle que j’ai tant visualisée pendant tous ces mois de prepa, celle qui me faisait tellement peur, elle est là et j’ai encore la force d’accélérer pour la franchir parce qu’à ce moment là il y a tellement d’émotions en moi, que même la fatigue n’y a plus sa place !

Parce qu’à ce moment-là je réalise que oui j’en étais capable.

Je franchis la ligne d’arrivée, je retiens plus rien, je m’effondre littéralement en sanglots surtout à ce moment quand je retrouve les petites filles et leur maman, je les prends dans mes bras pour les remercier pour tous leurs encouragements, je tape dans la main de la main qui a l’air toute aussi émue que moi. C’est tellement beau cette famille qui a du vivre toute cette journée au rythme de leur papa sans pour autant délaisser les autres participants. Je récupère ma médaille, j’en oublie de prendre mon tshirt finish, je n’ai qu’une hâte retrouver mes amis et Edouard.

Je m’effondre dans leurs bras, ils ont l’air si fiers de moi, je reçois des compliments de partout, je réalise pas, oui c’est bien moi qui ai fini ce triathlon, c’est moi.

Il y a deux ans j’achetais mon premier vélo et je courais mon premier semi-marathon et me voilà Finisher de l’Alpe Triathlon en 10h15.

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