Pour préparer au mieux le Vercorsman et m’habituer à reporter un dossard, on avait décidé de s’inscrire à 2 cycles : la Trilogie de Maurienne 130km – 3800m D+ (voir le compte-rendu) et l’Alpin Bike d’Annecy sur un parcours plus petit 61km et 1200m D+ pour garder du jus pour le triathlon la semaine d’après.
Sauf que tout ne s’est pas vraiment passé comme prévu…
Confiants de la première cyclo qui s’était bien déroulé, on arrive sans pression un peu en terrain conquis sans même regarder le lieu de retrait des dossards (erreur n°1), on arrive donc au point de départ sans dossard. Oups. On scrute nos mails, heureusement le retrait des dossards ne se fait pas loin mais on déchante en voyant la file d’attente (on aurait dû y aller la veille erreur n°2).
Le temps passe, mon départ étant plus tard que celui d’Edouard je décide de faire la queue pour lui et lui dis d’aller préparer son vélo et de se mettre en tenue. pas les meilleures conditions d’avant course, heureusement l’organisation est aux petits oignons et permet de faire avancer la file rapidement. Edouard revient avec son vélo, il n’est pas très confiant, on a changé les plaquettes de frein la veille (erreur n°3) il a peur que ça frotte sur ses disques. On récupère nos dossards, je lui souhaite bonne course et file me préparer. Sauf que voilà, je monte mon vélo, grimpe dessus et super, ma roue avant frotte méchamment, très méchamment.

Impossible de rouler comme ça.
Je lui en veux d’avoir touché à mon vélo (alors que les plaquettes de frein n’étaient pas le bon modèle et donc que je vais dans tous les cas rouler avec des plaquettes trop usées. Heureusement la boutique Alpin Bike est sur place et propose des ateliers révisions. En 5 min il me règle mes plaquettes de frein et magie ça ne touche plus ! Sauf que le temps continue de tourner et que le départ approche et que je ne suis pas vraiment prête. Heureusement j’ai retrouvé un ami qui me suit dans toutes mes péripéties, je prends ça avec humour c’est un parcours en format « rando » donc moins de pression de chrono et de classement.

On se dirige vers le départ, et on tombe malheureusement sur le mauvais bénévole qui nous indique que le départ est au niveau du retrait des dossards pour notre parcours, du coup on l’a cru (erreur n° 4) et nous voila à faire des aller-retours entre les 2 points à se demander qui a raison et où est ce foutu départ. Malheureusement le départ est lancé sans nous et nous chopons donc les quelques rares participants qui n’ont pas croisé la route de ce bénévole et nous entamons notre périple !
On attaque rapidement le Col de les chaux par saint Jorioz. L’avantage c’est que je connais cette partie du parcours, la reste est un mystère car je n’ai pas regardé le parcours à l’avance (erreur n°5). La montée se passe bien, on discute ce qui nous vaut un
« si vous parlez c’est que vous pédalez pas assez fort »
il a pas tord, mais ça me convient. Une fois bien échauffée j’essaye d’un peu plus m’activée sur mes pédales, on discute moins et j’essaye peu à peu de me mettre en mode course. Les jambes répondent bien quel bonheur ! On arrive en haut du col, on attaque la descente. Je me retrouve à suivre mon ami, certainement une des meilleures descentes que j’ai faite. Je connaissais la route et j’ai été frustrée de la faire à plusieurs reprises avec des personnes effrayées qui m’obligeaient à ralentir. Cette fois-ci je n’avais pas de limite, , il faut dire que le mécano a tellement desserré mes plaquettes que je ne pouvais plus trop freiner et qu’en plus je pouvais en profiter pour en plus suivre quelqu’un (qui rend la descente encore plus facile et donc rapide). On se fait rattraper par des pelotons des parcours plus grands, je suis surprise d’arriver à les suivre sans trop me faire distancer.
Bref, je profite et je m’éclate c’est un véritable bonheur.
On arrive en bas du Col sur une route bien connue que l’on suite, j’ai enfin enclenché le mode course, planquée dans la roue de mon ami, le ski défilent et les faux plats montants ne me font même plus peur. J’ai de bonnes jambes, je me sens vraiment bien alors j’en profite, j’ai le droit d’appuyer le parcours est court.

Plus on avance plus on se rapproche d’Aix-Les-Bains, je suis surprise et me demande à quel moment on va bifurquer, on croise d’autres gens du même parcours que moi, ça me rassure (erreur n°6). On continue ainsi à bon rythme, je croise un autre cycliste que je connais au bord de la route, il nous accompagne sur plusieurs km. Je reste dans leur roue bien au chaud, c’est plutôt agréable, même si j’avoue trouver l’itinéraire étrange. je pose plusieurs fois la question mais mon ami cycliste me dit que si nous sommes bien sur le bon parcours. je lui fais confiance (erreur n°7). On arrive à un croisement fatidique, celui qui nous mène au Revard, je percute qu’il ya un problème qu’on est sur le mauvais parcours, je demande au bénévole du croisement qui me dit que si c’est bien ici. Je me sens obligée de la croire (erreur n°8). Pourtant je suis certaine qu’on ne doit pas le monter. Mon ami cycliste me dit qu’on va bifurquer avant le sommet et me reconfirme qu’on est bien sur le bon itinéraire. On continue de rouler, j’ose pas m’arrêter de peur de perdre des minutes et de le regretter, mais plus je réfléchis, plus on grimpe plus je sais qu’il n’y aura pas d’autres routes que celle qui mène au sommet. J’oblige mon ami à s’arrêter, on ne capte pas et difficile de s’orienter en roulant.
On jette un oeil au parcours, j’avais raison on est pas sur le bon.
2 options : finir ce parcours et faire 97km et 2300m de D+ (ce qui n’était clairement pas raisonnable à J-7 de mon triathlon) ou limiter la casse et faire demi-tour et donc remonter tout ce qu’on a descendu. Je choisis cette dernière option. En prenant mon téléphone je découvre qu’Edouard a abandonné car sa roue frotte, il est sur le chemin du retour et nous cherche (il risquait pas de nous trouver ! ) du coup il décide de nous rejoindre pour finir avec nous.
J’essaye de me démotiver à rouler mais j’avoue être complètement sortie de ma course, je sais que l’itinéraire va être plus long que prévu et j’ai peur de me cramer pour la suite. Je suis agacée par moi-même de ne pas avoir vu la bifurcation, je ne comprends pas où on a pu se planter. On refait le parcours en sens inverse ce qui nous donne 85km et 1600m D+, une belle sortie finalement !
Mais le plus drôle c’est qu’en arrivant sur place après qu’Edouard soit retourné à l’AlpinBike pour réglé ses freins on se rend compte que ce matin dans la précipitation il est parti avec ma roue avant ! Et donc que j’ai la sienne ce qui explique les frottements !
Une chose est sûre c’est qu’on risque de s’en souvenir longtemps !
